Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 décembre 2012 3 19 /12 /décembre /2012 15:49

L’annonce brutale par la Direction de Texas Instruments de la suppression de la quasi-totalité des emplois existants à Villeneuve-Loubet avec la disparition programmée du site est d’abord un coup cruel pour tous les salariés qui se retrouvent en cette fin d’année confrontés à une sombre échéance. Nous tenons en premier lieu à les assurer de notre plus grande solidarité. C’est aussi un coup dur pour l’économie azuréenne avec l’impact que ne manquera pas d’avoir une telle disparition sur le tissu économique local. Mais cette décision n’est que la triste illustration de la logique impitoyable d’un capitalisme pour qui, seul le maintien du taux de profit le plus élevé compte, quitte à sacrifier pour cela des salariés et des territoires.

 

Car la raison avancée par la direction multinationale de ce grand groupe pour justifier cette annonce, « des erreurs stratégiques commises par la direction américaine », n’en apparaît que plus cynique, car non seulement elle fait payer aux salariés des choix dont ils n’ont jamais eu la maîtrise mais elle accrédite l’idée d’une fatalité dans ce processus ne laissant aucune hypothèse de reprise d’activité sur le site. Pourtant le savoir-faire et les compétences des salariés de Villeneuve-Loubet ne se sont pas soudainement évanouis qu’ils ne laissent d’autre perspective que la disparition du site.

 

Mais à Dallas, siège de la Présidence du groupe, on n’en a que faire, seule la recherche du taux de profit le plus haut compte, au mépris notamment des fonds publics considérables octroyés à ce groupe depuis des années. Nous étions déjà intervenus lors des attaques précédentes contre le site, en interpellant le député-maire de Nice, Ministre de l’Industrie en 2009, comptant qui plus est comme adjoint le Directeur Général France de Texas Instruments, face à l’inaction des pouvoirs publics contre ces agissements patronaux. En vain mais force est de constater que les choses n’ont que peu bougé dans les faits depuis puisque rien n’est fait sur le plan politique pour contrer ces pratiques patronales scandaleuses. La proposition de loi contre les licenciements boursiers déposée par le groupe Front de Gauche à l’Assemblée Nationale dès juillet n’a toujours pas été mise à l’ordre du jour. Pire, le gouvernement d’annoncer un cadeau de 20 milliards pour le patronat, financés par les familles via la T.V.A. et des taxes écologiques, sous couvert de « compétitivité » cédant ainsi au laïus patronal.

 

Chacun pourra mesurer où mène cette course aveugle et suicidaire à la « compétitivité », qui fait financer par le contribuable le droit de jouer à la « loterie » du profit, à condition que vous renonciez à tous vos droits pour être taillable et corvéable à merci. Une compétition stérile dont seuls les requins financiers se repaissent mais dont les peuples ont tout à craindre, comme le montre la situation actuelle au sein de l’Union Européenne.

Il est plus qu’urgent d’inverser cette logique de soumission aux diktats de la finance, de se doter des moyens politiques et économiques pour une vraie politique de gauche qui se fonde en premier lieu sur la satisfaction des besoins de nos populations et sur la valorisation de ses savoir-faire. C’est dans cet espoir que le peuple français s’est prononcé en mai dernier.

 

 

Noël ALBIN  -   Francis TUJAGUE   -   Jacques VICTOR

Conseillers Généraux communistes des Alpes-Maritimes
Partager cet article
Repost0

commentaires